CORSE - MATIN
21 août 2002

Le conflit se poursuit aux CFC

Une réunion doit se tenir se matin à Bastia entre la direction et le STC en présence de l'inspectrice du travail

Le mouvement de grève se poursuit aux Chemins de fer de la Corse. Les salariés du STC qui avaient déposé un préavis le 5 aout dernier en raison du blocage concernant l'une de leurs revendications expliquent. « Nous avions demandé que soit mis en place un système de caisse de prévoyance en cas de longue maladie. Pendant plus de 10 mois notre directeur nous a dit que la question était à l'étude. Les salariés ont proposé de financer une part de cette caisse par le biais de cotisations. On nous rétorque aujourd'hui que cela coute trop cher et surtout notre directeur tente de faire croire que nous souhaitions que cette caisse soit prise en charge totalement par l'entreprise. Ce que nous n'avons jamais demandé. »

Les représentants du STC ont mis en avant d'autres revendications concernant le respect de protocoles d'accord signés antérieurement et le système de promotion interne à l'entreprise : « Mais nous pensons pouvoir avancer sur ces points... »

Ce qui motivait la conférence de presse qui s'est tenue hier c'est l'attitude - que le STC juge passive - des pouvoirs publics.

Jacky Rossi insistait : « Dès le 12 aout, nous avons faxé au service de la CTC une lettre les prévenant du dépôt du préavis de grève. Nous n'avons eu aucune réponse. Lorsque le conflit a débuté, c'est le STC qui a prévenu les renseignements généraux. Nous avons eu rapidement un contact avec le contrôleur et l'inspectrice du travail des transports, mais aucune réaction ni de la collectivité territoriale ni de la préfecture. Les engagements que tous ont pris lors de la signature du « Matignon social » semblent avoir été oubliés... »

Pour sa part, au nom du conseil exécutif, Marc Spinosi nous faisait parvenir un texte expliquant qu'il avait tenté une médiation dès la semaine dernière : « Dès la semaine dernière, j'ai invité les deux parties à ouvrir les négociations afin d'éviter tout recours à la grève. J'ai constaté avec regret que je n'ai pas été entendu... » Et il poursuit en souhaitant que la sagesse l'emportera.

En pleine saison estivale, ce sont environ 1 000 passagers par jour qui empruntent les chemins de fer pour effectuer différents trajets.

Aujourd'hui une première réunion de négociations doit se tenir à partir de 10 heures au siège des CFC à Bastia en présence de l'inspectrice et du contrôleur du travail des transports. De cette réunion dépend en grande partie la reprise du trafic sur les voies ferroviaires de l'ile.

I. L.

Mercredi 21 Août 2002

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CORSE - MATIN
23 août 2002

Les cheminots suspendent leur grève

Le STC a sollicité hier l'intervention de la préfecture de Corse pour l'organisation d'une réunion. Les parties concernées se retrouveront ainsi le vendredi 30 aout au palais Lantivy à Ajaccio

Les trains n'ont toujours pas circulé hier sur le réseau insulaire. Ce quatrième jour de grève des cheminots s'est encore traduit par la paralysie totale du trafic. Conséquence directe de l'échec des discussions menées pendant sept heures au siège de la direction des CFC à Bastia (voir notre précédente édition). Le STC et la direction régionale de Chemins de Fer de la Corse n'ayant pu parvenir à un accord, le conflit paraissait s'engager sur une voie de garage pour plusieurs jours, compte tenu de la détermination affichée des grévistes.

Les conséquences de ce bras de fer aussi bien auprès des usagers qu'au niveau de l'économie locale ont incité le STC à prendre une nouvelle initiative dans la matinée d'hier.

Ainsi, le secrétaire général du STC, Jacky Rossi, s'est tourné vers le préfet de Corse. Dans un courrier adressé à Dominique Dubois, il évoque les accords signés dans le cadre du dialogue social et se dit prêt à suspendre le mouvement immédiatement si la préfecture accepte d'organiser une réunion regroupant l'ensemble des parties concernées avant le 2 septembre.

« Bien entendu, nous sommes conscients que les services de l'Etat ne sont pas impliqués dans la responsabilité de ce conflit et que seule la direction des CFC peut régler le problème » précise Jacky Rossi.

Avis totalement partagé par Pierre-André Durand, secrétaire général de la préfecture, qui a accepté de répondre favorablement à la sollicitation du syndicat et d'être exceptionnellement un monsieur « bons offices », pour « contribuer à débloquer la situation ». Au palais Lantivy, on fait cependant remarquer qu'avec les transferts de compétences qui ont été opérés, il n'est plus du ressort de l'Etat de jouer les médiateurs dans les conflits entre syndicats et employeurs.

Après une série d'entretiens avec les parties prenantes - direction des CFC, Collectivité territoriale de Corse, inspection du travail et des transports de Marseille et STC -, la date du vendredi 30 aout a pu être retenue pour l'organisation d'une table ronde.

Celle-ci se tiendra à 15 heures dans la salle Fred-Scamaroni, au palais Lantivy.

Le trafic reprendra donc normalement dès ce matin. En attendant l'ouverture de nouvelles négociations dans huit jours avec, pour objectif final, le règlement, espéré, du conflit.

S.F.

Vendredi 23 Aout 2002

Tous droits réservés - © Nice-Matin

 

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