Une étude pour une desserte ferroviaire

Le train pourrait venir au secours des automobilistes ajacciens.
Un appel d'offres est lancé par la Collectivité Territoriale de Corse.

English resume

Evaluation des besoins.
 Choix des points d'arrêt.
 Trois scénarios et leur coût.

On connaît les problèmes de circulation qui empoisonnent la vie des Ajacciens à longueur d'année. On sait, aussi, qu'il n'y a pas de remède miracle pour y mettre un terme rapidement. Malheureusement. Trop de voitures, pas assez de parkings, une topographie qui n'incite pas à la marche à pied, l'installation de milliers de personnes dans les communes avoisinantes et qui chaque jour viennent travailler en ville, un incivisme indécrottable sont autant de facteurs qui expliquent cette paralysie presque permanente de la cité impériale. Aux heures de pointe, bien sûr, mais aussi, de plus en plus fréquemment, à longueur de journée, peut-être en raison de travaux effectués ici et là. Et ne parlons pas de l'afflux touristique, l'été !

Depuis des années, les élus locaux, départementaux et régionaux se penchent sur ce délicat sujet. Ils manifestent leur volonté de sortir de ce piège qui perturbe la vie quotidienne tout en reconnaissant l'impérieuse nécessité d'élaborer un véritable plan de circulation intégré dans une politique générale des déplacements urbains.

C'est dans cet esprit que l'assemblée de Corse a décidé, lors de sa dernière session, de lancer un appel d'offres en vue d'une « étude de marché pour une desserte ferroviaire périurbaine de l'agglomération d'Ajaccio. »

Dans son rapport de présentation, Jean Baggioni, le président du Conseil Exécutif a indiqué qu' « une réflexion de la direction régionale de l'Equipement de Corse sur le devenir des infrastructures ferroviaires dans Ajaccio a fait ressortir une potentialité importante de celles-ci. Potentialité tant pour la desserte de l'arrière-pays que pour favoriser la baisse de la circulation automobile dans la ville. Les évolutions prévisibles des besoins engendrés par la réalisation du projet de développement des Chemins de Fer de la Corse doivent être anticipées. En ce sens, la collectivité territoriale de Corse souhaite disposer d'une étude portant sur les points suivants :

- évaluation des besoins en matière de desserte dans l'aire urbaine ajaccienne,
- proposition des lieux d'implantation des points d'arrêt pertinents,
- évaluation sommaire des investissements nécessaires,
- présentation de trois scénarios de desserte et leur analyse coût/avantage. »

Si l'idée de faire desservir la région ajaccienne par le train est excellente - on voit les avantages incontestables de cette initiative - on peut s'interroger sur l'impact réel et rapide auprès d'une population dont on connaît l'attachement sacro-saint à l'automobile, pour ne pas dire l'individualisme forcené. Un travail explicatif auprès de la jeune génération s'impose donc si l'on veut faire évoluer les mentalités dans le bon sens.

Autre impératif : assurer une bonne desserte des quartiers à partir de la gare, sinon, l'opération est, d'entrée, vouée à l'échec.

Sylvie FLORENCE.

Jeudi 03 Janvier 2002 - Corse-Matin


A l'occasion d'une interview sur la radio RCFM en juillet 2003, j'ai entendu le Prince Charles-Napoléon, adjoint au maire d'Ajaccio, évoquer les mêmes préoccupations, en parlant d'une sorte de métro ajaccien à développer.

C'est incontestablement une très bonne idée. La circulation dans et vers Ajaccio est très encombrée. Les bus sont lents et englués dans la circulation automobile. La voie ferrée a un potentiel de développement intéressant. Il y a de la place pour poser une double voie sur presque tout le parcours depuis la gare jusqu'au tunnel d'Aspretto. La double voie est importante si on veut une vraie fluidité du trafic ferroviaire. Sinon, il faut au minimum construire plusieurs évitements pour permettre le croisement de nombreux trains. Car pour que les gens abandonnent leur auto, il faut un trafic fréquent, avec peu d'attente aux arrêts (10 à 15 minutes maximum d'écart entre 2 trains). Et non pas plus d'une heure comme sur la navette Bastia-Casamozza. Il faut aussi des autorails (voire des tramways électriques ?) rapides et confortables.
On pourrai aussi réouvrir la ligne vers le port qui a été fermée il y a peu. Cela rapprocherait plus encore du centre ville.

Un bon exemple en Suisse : le tram de la côte à Neufchâtel. Avec une voie ferrée, à voie métrique et unique comme en Corse, et une population de la ville équivalente à celle de Bastia ou Ajaccio.

LB septembre 2003

Ajaccio and Corsican local authorities starts a study to know if it will be possible to use the railway to improve the possibility of transport between Ajaccio centre and its eastern suburbs. Because the roads and streets are very crowded by cars.

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